Un itinéraire parmi les monuments, les demeures et les rues redessinées au XIXe siècle
Durée de l’itinéraire : 2 heures ET 30 minutes.
Étape n° 1 – La « nouvelle » place : le palais de la Tour, la « nouvelle construction » et l’édifice de la congrégation de la Charité (Piazza Garibaldi)
Toujours au cours du XIXe siècle est réalisé sur le côté sud de la place un nouvel édifice destiné au médecin, au chirurgien et au vétérinaire de la commune, appelé la « nouvelle construction ». Le projet porte la signature de l’architecte de Forlimpopoli Rufillo Righini. Aujourd’hui, l’édifice appartient à la Cassa dei Risparmi de Forlì qui y a installé sa filiale de Forlimpopoli. C’est encore au XIXe siècle qu’est construit, adossé au donjon sud-ouest de la forteresse, un édifice à trois étages, caractérisé par la présence, sur sa façade principale, d’une galerie néoclassique. Propriété privée donnée ensuite en héritage à la congrégation de la Charité, la construction est détruite en 1944 par les Allemands et ne sera jamais reconstruite.
Étape n° 2 -Théâtre Verdi, un bijou unique en parfait style dix-neuvième (Piazza A. Fratti, 7-8)
Au cours des premières décennies du XXe siècle, l’édifice est transformé afin d’accueillir les projections cinématographiques. Une importante œuvre de restauration achevée en 1982 restitue au petit théâtre son ancien décor. Aujourd’hui, l’édifice remplit une double fonction : il est à la fois salle de théâtre et de cinéma, véritable cœur battant de la communauté, et héberge d’innombrables activités et événements proposés par le riche réseau des associations locales
À l’intérieur de la salle, une plaque commémorative rappelle la dramatique incursion de la bande du « Passatore » survenue dans la nuit du 25 janvier 1851.
Étape n° 3 - Loggia della Beccheria, Loggia della misura (Piazza Pompilio)
Loggia de la Beccheria
Il s’agit d’un édifice caractéristique à arcades, construit en 1865 pour accueillir les activités d’abattage et de vente de viande animale. Le projet porte la signature de l’architecte Giuseppe Tellarini, de Forlimpopoli. La Loggia tire son nom du terme « beccheria » (boucherie) employé initialement pour désigner le lieu consacré à l’abattage et à la vente des animaux « à bec », puis utilisé pour tous les espaces dédiés au commerce de la viande animale en général. L’édifice se trouve à l’est de la place Pompilio, construite à la deuxième moitié du XVIIIe siècle grâce au comblement du fossé nord et destinée à accueillir les activités commerciales de la petite ville artusienne. Entre 1820 et 1830, des passages avaient déjà été ouverts dans le mur extérieur de la forteresse donnant sur la place, afin que les locaux intérieurs puissent servir de boutiques. En effet, quatre activités commerciales voient le jour, dont trois boucheries. Pour desservir ces dernières, une grande glacière est construite en 1881 dans un bâtiment de la forteresse adjacent aux commerces, afin de pouvoir conserver les viandes abattues. La glacière – aujourd’hui insérée dans le parcours d’exposition du Musée archéologique de Forlimpopoli – est restée en fonction jusque dans les années soixante du siècle dernier.
Loggia della Misura
À proximité de la Loggia della Beccheria se trouve la Loggia della Misura, appelée également « Foro annonario », construite par la municipalité de Forlimpopoli en 1817. Outre le fait de jouer un rôle important dans le développement du commerce, la Loggia constitue dès sa naissance un agréable élément architectural qui contribue à améliorer considérablement l’aspect du contexte urbain dans lequel elle s’insère. Encore aujourd’hui, la Loggia est caractérisée par ses colonnes sobres et élégantes d’ordre toscan qui déploient leur charme sur le côté nord de la place Pompilio. À l’intérieur de la Loggia della Misura se trouvent deux plaques commémoratives, l’une dédiée aux pularul (éleveurs de volailles) et l’autre aux baruzer (charretiers) afin de rendre hommage à ceux qui étaient, il n’y a pas si longtemps, les métiers des habitants de Forlimpopoli (outre les métiers d’intermédiaire et de maquignon).
Étape n° 4 – L’église du Carmine : la nouvelle église et les décorations de Bacchetti (via Aurelio Saffi)
Le maître-autel présente lui aussi un intérêt certain : il conserve le beau retable en bois gravé, peint et doré datant de la fin du XVIIe siècle où est placée une toile représentant de petits anges potelés réalisée en 1729 par le peintre de Forlimpopoli Filippo Magri. La toile encadre une niche abritant la gracieuse statue de Notre-Dame du Mont Carmel. Enfin, le retable de l’autel latéral, sur la gauche en entrant dans l’église, représentant l’Immaculée Conception, est attribué au peintre ravennate Francesco Longhi (début du XVIIe siècle).
Foto E. Filippi
Étape n° 5 – Basilique San Rufillo : la construction du XIXe siècle. (via Pellegrino Artusi, 17)
Sur la façade de l’église est construit le pronaos à huit colonnes accueillant les deux sarcophages des Zampeschi contenant les dépouilles de Brunoro Ier et de Brunoro II. Les tombeaux, auparavant situés dans le presbytère, ont été respectivement réalisés par le sculpteur Jacopo Bianchi da Dulcigno (1530-1534 environ) et l’artiste ravennate Andrea di Formaino (1591). Ils constituent d’excellents exemples de sculpture de la Renaissance à Forlimpopoli. À l’intérieur de l’église San Rufillo peuvent également être admirées des œuvres du peintre de Forlimpopoli Paolo Bacchetti, engagé de 1881 à 1886 pour décorer la petite chapelle dédiée au Saint-Sacrement et la voûte de la nef centrale avec la représentation des quatre Docteurs de l’Église.
Testi di Silvia Bartoli